Grégory Olocco
Directeur du Pôle Marchés, Stratégie et Innovation de la branche d’activité Santé d’Air Liquide
Interview de Grégory Olocco, Directeur du Pôle Marchés, Stratégie et Innovation de la branche d’activité Santé d’Air Liquide.
Grégory Olocco : Partout dans le monde, les systèmes de santé sont confrontés à la question de leur pérennité. La maîtrise des coûts, directs et indirects, est devenue cruciale. Dans le cas des maladies chroniques, un accompagnement peu adapté ou un traitement mal suivi a des conséquences très lourdes : complications, hospitalisations d’urgence, mais aussi effets secondaires, arrêts de travail, etc. Résultat : tout le monde est perdant, le patient comme la société. C’est pourquoi les payeurs publics et privés s’orientent vers des approches plus efficientes, comme le paiement à la performance en France. La rémunération du prestataire de santé, Air Liquide par exemple, n’est plus liée au simple fait de délivrer un service de santé, mais est adaptée en fonction du niveau d’adhérence du patient, c’est-à-dire en fonction de son engagement dans le suivi du traitement défini. Il s’agit d’une nouvelle approche, globale, qui prend en compte la valeur créée pour le patient et les économies générées pour le système dans son ensemble.
G. O. : Nous pensons qu’il faut justement s’engager sur l’adhérence du patient à son traitement. Pour cela, nous pouvons nous appuyer sur deux grands atouts : notre très grande proximité avec les patients à leur domicile et notre capacité d’innovation, notamment dans des solutions numériques. Conjuguée à l’humain, la santé connectée permet de personnaliser l’accompagnement des patients, détecter les complications, anticiper les réhospitalisations et fluidifier les interactions entre tous les acteurs de santé. Cette combinaison singulière, doublée d’une excellence opérationnelle reconnue par les professionnels de santé, constitue la valeur ajoutée des solutions d’Air Liquide.
La rémunération du prestataire de santé est désormais adaptée en fonction du niveau d’adhérence du patient, c’est-à-dire en fonction de son engagement dans le suivi du traitement.
des patients atteints de maladies chroniques dans le monde ne suivent pas correctement leur traitement(a).
C’était le coût annuel en France en 2016 de la prise en charge des pathologies et traitements chroniques.
(a) OMS - L’observance des traitements de longue durée - des faits pour agir - 2003.
(b) Assurance Maladie - Rapport Charges et produits - 2019.