Livret de l’Actionnaire 2022

Entretien avec Benoît Potier, Président-Directeur Général

Photo: François Jackow

François Jackow a rejoint le Groupe en 1993 et a depuis exercé un large éventail de responsabilités dans le cadre d’un parcours international.
En 2002, il est en charge de l’Innovation, avant d’assumer en 2007 la responsabilité de Président-Directeur Général d’Air Liquide Japon, puis d’être nommé Directeur de la branche d’activité mondiale Grande Industrie en 2011. En 2014, il entre au Comité Exécutif et devient Directeur de la Stratégie du Groupe. En 2019, il devient Directeur Général Adjoint, supervisant notamment les pôles Europe Industries, Europe Santé, et Afrique/Moyen-Orient/Inde. De nationalité française, François Jackow a une double formation scientifique et managériale issue d’un parcours effectué en France et aux États-Unis. Ancien élève de l’École normale supérieure de Paris, il est également titulaire d’un master en chimie obtenu à l’université Harvard, aux États-Unis, ainsi que d’un MBA du Collège des ingénieurs.

Au mois de mars 2021, vous avez annoncé d’ambitieux Objectifs de Développement Durable. Qu’est-ce que cela change pour le Groupe ?

Il s’agit d’une évolution en profondeur de notre modèle. Notre performance doit prendre en compte non seulement les intérêts de nos collaborateurs, de nos clients et de nos actionnaires, mais aussi celui de la société au sens large. Avec ces objectifs, nous nous donnons un cap très concret en matière de développement durable. Le Groupe vise une performance globale, qui allie performance financière et performance extra-financière, et intègre désormais des indicateurs environnementaux, sociaux et de gouvernance.

La décarbonation tient une place centrale dans vos engagements. Quels sont vos leviers d’action dans ce domaine ?

Concrètement, nous avons deux champs d’action majeurs pour faire face au réchauffement climatique. Le premier, c’est la décarbonation de l’industrie. Nous en sommes aujourd’hui un acteur incontournable grâce à un ensemble de solutions intégrant des technologies autour de l’hydrogène, du captage et du stockage de carbone ou encore du biométhane. Ces solutions que nous mettons en place chez nos clients leur permettent de réduire de façon significative leurs émissions de CO2. Nous agissons aussi pour décarboner nos propres opérations à travers différentes initiatives telles que l’achat d’électricité renouvelable, comme l’illustrent de récents exemples aux Pays-Bas ou en Belgique, ou la construction d’unités de production plus économes en énergie et moins émettrices de CO2. Avec en ligne de mire notre engagement de réduire nos émissions de CO2 de 33% d’ici 2035 et d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Notre deuxième champ d’action, en lien avec le premier, c’est bien sûr l’hydrogène, en tant que levier majeur de la transition énergétique.

En matière d’hydrogène justement, quels sont les grands progrès accomplis ?

Ils sont nombreux et nous en sommes particulièrement fiers. Aujourd’hui, un grand nombre d’entreprises s’intéressent à l’hydrogène et tout s’accélère, notamment dans l’industrie et la mobilité lourde. Sur ces marchés, nous avons déjà signé de nombreux partenariats avec de grands noms de l’industrie mondiale. C’est un signe de la maturité de nos technologies. En quatre ans, nous avons multiplié par 20 nos dépenses annuelles dans les technologies de l’hydrogène et ce sont 10 fois plus de collaborateurs qui y travaillent aujourd’hui. Et ce n’est qu’un début. Les perspectives sont très prometteuses. Nous allons, d’ici 2035, investir au moins 8 milliards d’euros dans la chaîne de valeur de l’hydrogène bas carbone avec l’ambition de tripler nos ventes pour passer de 2 à 6 milliards d’euros à ce même horizon.