Rapport Annuel 2022

Avancer en confiance

Parmi tous ces défis, vous avez fait de la crise climatique et de la décarbonation un enjeu prioritaire.

En effet. Mon ambition est de faire d’Air Liquide le champion des solutions climat. Il y a urgence pour la planète, pour nous tous. Or, chez Air Liquide, nous avons la capacité d’apporter dès à présent des solutions concrètes au défi majeur que représente la décarbonation des activités industrielles. De plus, ces solutions s’appliquent aussi bien à nos propres activités qu’à celles de nos clients, que nous aidons, par notre expertise et notre compréhension fine de leurs besoins, à tenir leurs engagements pour le climat.

À titre d’exemple, nous développons à grande échelle des technologies hydrogène pour l’industrie et la mobilité, et je suis fier de dire que nous avons été pionniers en la matière. Nous sommes également positionnés sur le captage de CO2, le biométhane, ou encore sur l’oxycombustion, dont l’intérêt ne cesse d’augmenter. Nous avons ainsi un large panel de technologies à proposer autour de toutes nos molécules clés. C’est ce que nos clients apprécient, ainsi que le démontrent les partenariats stratégiques noués récemment avec le cimentier EQIOM, le raffineur Eni ou encore l’avionneur Airbus.

Vous avez mentionné l’hydrogène comme solution d’avenir. Quels sont les enjeux pour accélérer le développement de la filière ?

Le sujet ne fait plus vraiment débat : l’hydrogène a un rôle majeur à jouer dans la décarbonation de l’industrie et du transport lourd. Son potentiel est immense mais nous avons plusieurs défis collectifs à relever pour qu’il prenne toute sa place dans la transition énergétique. Les industriels doivent évidemment prendre leur part, mais c’est tout un écosystème qu’il est nécessaire de créer. Pour cela, il nous faut des stratégies politiques qui favorisent le développement de nouveaux usages décarbonés, des réglementations communes, et bien sûr le soutien des investisseurs et l’adhésion des consommateurs.

Cela signifie que nous devons développer de nouveaux usages dans des secteurs tels que la sidérurgie ou le transport routier. Nous avons d’ailleurs noué plusieurs partenariats pour accompagner collectivement l’ouverture de ces nouveaux marchés. Mais cela signifie aussi que nous devons augmenter nos capacités de production d’hydrogène bas carbone et renouvelable. Pour ce faire, nous allons investir au moins 8 milliards d’euros d’ici 2035 dans la chaîne de valeur de l’hydrogène bas carbone. À titre d’exemple, nous sommes ainsi en train de construire en Normandie la plus grande unité de production d’hydrogène renouvelable du Groupe, qui entrera en opération en 2025. Nous avons également signé des contrats de long terme avec des industriels en Europe pour leur fournir de l’hydrogène bas carbone.

Et aux États-Unis, l’entrée en vigueur de la loi Inflation Reduction Act(4) va créer de nombreuses opportunités en ce sens. Portés par cette dynamique inédite et mondiale, nous visons un triplement de nos ventes, pour passer de 2 à 6 milliards d’euros d’ici 2035.

« C’est tout un écosystème qu’il faut créer autour de l’hydrogène : des stratégies politiques qui favorisent les nouveaux usages décarbonés, des réglementations communes, et le soutien des investisseurs. »